-- U.G.C. CINE CITE LES HALLES --
--------------- SALLE 10 ---------------
Lundi 20 octobre 2015, 20h15
UMIMACHI DIARY d'Hirokazu Koreeda
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Retour dans ce plexe dont nous avions parlé ici voici maintenant plusieurs semaines. Et, tout de suite, revenons sur le nombre de salles qu’il compte puisqu’en commentaires Odomar parlait de 31 salles, contre les 27 que je mentionnais. Je maintiens donc le fait qu’on y dénombre 27 salles, même s’il existe bien une salle numéro 37. L’explication m’a été donnée par un membre du personnel très au fait de ce qu’il se passe sur son lieu de travail, ce qui devient rare. Les salles sont numérotées de 1 à 37, donc, mais, allez savoir pourquoi, certaines salles n’existent pas. Pas de salles 16, 17, 18 et 19. Pas plus que vous ne trouverez les salles 24, 25, 26, 27, 28 et 29. 27 salles. CQFD. Bon, de là à conclure que certains travaillent dans le cinéma parce qu’en calcul mental ils n’ont ni la notion du calcul ni celle du mental, je ne verserai pas dans cette controverse qui me plairait pourtant bien.
Nous revoici donc aux Halles où se niche cet U.G.C. premier de France, toujours aussi peu accueillant. Il est 20 heures, c’est l’heure de pointe. De nombreuses personnes squattent devant l’entrée. Certains attendent leur binôme, d’autres pour le plaisir d’attendre. Et avec ceux qui se massent devant les bornes de retrait automatique (quelle invention !), ils forment une foule qu’il faut percer pour pénétrer dans l’enceinte. Ce sera la seule expérience érotique de la soirée, le reste n’ayant vraiment rien d’excitant. Car, à peine ce rideau franchi, c’est le long comptoir des sucreries qui nous crache à la face tout le sérieux de l’entreprise mercantile que nous venons d’intégrer. Ce plexe est empreint de cette vulgarité si ostentatoire qu’elle se fait à peine remarquer.
Pour avoir accès au labyrinthe des salles dans laquelle se trouve celle où nous devons nous rendre, il faut encore venir à bout du fameux contrôle des billets où la file d’attente est assez longue. Manifestement, il faut croire qu’à l’UG.C. Ciné Cité Les Halles déchirer un billet est un concept qui se pose en tant que problématique logistique digne d’une composition de philosophie. Vous avez 4 heures. Mais, quand votre tour arrive, vous ne regrettez pas cette expérience où le jeune vandale vous adresse un « Bonjour » machinal, doublé d’une rapidité d’exécution vous faisant comprendre qu’il faut clairement avancer maintenant parce qu’il y a encore du monde derrière. Et tout cela sans vous adresser le moindre regard !
Une fois tous ces obstacles franchis, nous arrivons dans cette petite ville donc le centre névralgique est un bar qui pousse encore à la consommation. Devant l’entrée de certaines salles, la file d’attente peut être très conséquente. On dirait que quoi qu’on fasse, tout est organisé en files d’attente. On attend à Space Mountain, on attend à la caisse du supermarché, on attend à la Sécu, on attend à la boulangerie, on attend même dans sa ligne à la piscine ! Et il y en a encore qui ont la bonne idée d’aller à l’U.G.C. Ciné Cité les Halles et payer pour attendre ! Nous leur passons devant avec un petit sourire détaché et nous dirigeons au fin fond du plexe pour trouver l’entrée de la salle 10. Nous avons bien calculé notre coup. Pas d’attente. 10 minutes avant, la salle est quasiment remplie. Quand on sait qu’il s’agit de la deuxième plus grosse jauge du plexe ! Pratiquement 500 places.
Nous en choisissons une sur le côté gauche, où on y voit encore très bien. Strapontin un peu mou, place trop limite pour les jambes, accoudoir partagé et musique de jeunes assez insignifiante et beaucoup trop présente en attendant que le début du film. Par contre, le dénivelé de la salle est très important car l’écran est énorme. Du coup, impossible d’être gêné par la tête de son voisin de devant. Mais le petit vicelard de derrière essaiera en douce de bombarder votre dossier à coup de pied ou de genou selon grosseur.
Nous apprécions la lumière basse et les murs de lumière qui donnent une impression de luxe à cette salle.
Petite discussion entendue entre nos voisins de siège qui dissertent sur la taille des salles de cet U.G.C. comparée à celle de Vélizy 2 (un autre U.G.C.) : « A Vélizy tu paies le même prix et la salle est deux fois plus petite qu’ici. Ca fait chier ! » C’est bien ce que je disais : le luxe n’est ici qu’une impression.
Après 10 minutes de retard sur l’horaire prévu, la salle est comble et la présentation a enfin lieu. Car présentation il y a, vu qu’il s’agit d’une avant-première. Pas de bandes-annonces, donc, mais la venue spéciale du réalisateur. 5 minutes de plus pour avouer qu’il espère que le film nous plaira. Cette phrase est tellement révélatrice qu’elle fait toujours craindre le pire avant une projection.
UMIMACHI DIARY peut alors démarrer. Dans ce plexe, les projections se font en numérique. Nous bénéficions très vraisemblablement du 4K mais que l’image est sombre ! La luminosité est complètement sous-alimentée, ce qui engendre une image terne et plate, sans aucune dynamique, et qui aurait même tendance à nous endormir. Si vous payez plus de 10 euros pour cela, c’est purement scandaleux et cela s’appelle du vol. Parallèlement, il faut avouer que le son est superbement rendu, avec un volume bien élevé et tout en finesse. Cela ne compense pas les faiblesses de l’image, mais est à l’aune de ce qui caractérise toutes ces multiplexes insipides ou le pire peut côtoyer le meilleur.
Pour un horaire de début de soirée, nous nous attendions à avoir une foule un peu plus déchaînée, mais le fait de l’avant-première explique probablement le bon comportement général. A noter un portable qu’on consulte en plein film juste devant nous, l’écran rétroéclairé ayant pour effet de détourner notre regard de l’écran.
Evidemment, la lumière se rallume dès les premières images du générique de fin. On se doutait un peu ce nouveau désagrément qui ne donne pas envie de rester plus longtemps dans ce plexe. Encore moins d’y retourner.