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22 avril 2025 2 22 /04 /avril /2025 21:50

---------  LES 3 LUXEMBOURG  ---------
----------------  SALLE 1  ----------------

Lundi 21 avril 2025, 19h10
CECI N'EST PAS UNE GUERRE de Magali Roucaut et Eric-John Bretmel

 

                10 ans que nous n’avions plus remis les pieds dans ce plexe ! Et tout a changé. Il a été complètement rénové. De la devanture jusqu’aux salles, le chantier a dû être énorme. Je ne reconnais plus rien. Les néons rouges qui annonçaient le plexe sont toujours là mais ont été réaménagés, comme si on exhibait les vestiges d’une autre époque.
 

Oui, il était nécessaire de rafraîchir ce lieu, mais était-il vraiment impératif de le mettre au goût du jour ? La vérité c’est que nous avons du mal à retrouver l’âme du lieu. Pour tout dire, c’est sa personnalité qui a disparu, laissant place a une uniformisation totalement anonyme, qui le fait ressembler à n’importe quel autre lieu qui diffuse du cinéma. Même le hall s’est doté de son présentoir à sucreries maladives, alors qu’il avait su ne pas céder à ces sirènes.
 

Evidemment le lieu présente bien. Propre. Bien agencé. Mais qu’il est aseptisé ! Heureusement que la programmation se démarque par son exigence rigoriste. (Ce qui n’empêche pas d’éviter les mauvais films, je vous le rappelle).
 

La salle 1 ne ressemble plus à ce que nous avions connu. Les sièges sont des strapontins rouges classiques. L’espace est plutôt bon, le confort tout à fait correct. L’écran et lui aussi dans la norme. Tout est parfaitement calibré pour répondre à toutes les nouvelles normes. C’est bien pour cela que la qualité de la projection se révèle au diapason. C’est un peu comme si tout avait été fait pour qu’on ne se souvienne plus de l’expérience une fois sortis de la salle.
 

Le traditionnel court métrage a lui aussi été abandonné. Et les lumières se rallument pendant le générique de fin. L’esprit n’y est plus. Ici, on s’aligne sur la politique des multiplexes. On vous traite bien sans se démarquer, sans prendre de risques, sans vous donner plus que le minimum syndical, sans le petit plus d’humanité à la caisse. Le public qui fréquente les salles de quartier cherche pourtant autre chose qu’un miroir du tout-venant. Même le dos de notre petit billet insipide est orné d’une affiche du BOSSU… en noir et blanc ! A quoi bon ?

 


 

21 juin 2024 5 21 /06 /juin /2024 18:20

------------  LES CINEASTES  ------------
---------------  SALLE 2  ---------------

Mercredi 19 juin 2024, 20h30
MARIA de Jessica Palud

 

                Voici un plexe assez atypique. D’abord, il a deux entrées. Probablement parce que la principale est un peu cachée et que certains devaient avoir du mal à la trouver. Du coup, ils ont apposé une sorte de grosse verrue verte sur le terre-plein de la place des Comtes du Maine, d’où un escalier descend directement dans le hall du plexe. C’est plutôt bien vu, et cela donne un certain cachet à la disposition intérieure du plexe, même s’il faut bien dire que cette couleur verte altère grandement l’harmonie de cette place.
 

A l’intérieur, ce qui marque en premier c’est la très bonne tenue de l’endroit. Même si on y trouve pas mal d’infos (et pas seulement des prospectus cinématographiques), force est de constater que tout est très propre, en ordre et organisé de manière claire et intuitive.
 

Le hall est grand. On y trouve un espace enfants avec quelques jeux, plusieurs tables et chaises, des bancs, un ancien appareil de projection avec une pellicule encore engagée, un espace d’exposition pour quelques photographies, et même des plantes vertes ! Voilà tout ce qu’il est capable de mettre en place lorsqu’on ne choisit pas de faire de son plexe une boutique de sucreries. Celles-ci sont pourtant présentes mais sous forme de 2 distributeurs automatiques où les prix ne sont pas prohibitifs, pour une fois.
 

Pas d’écran LED malvenu, pas de cordons de sécurité infantilisants, pas d’agent de sécurité qui vous oblige à ouvrir votre sac, pas d’odeur nauséabonde de popcorn et pas de publicité polluante.
 

Pas mal d’affiches de cinéma sur les murs. Bon, ce sont des affiches pour des films prochainement à l’affiche dans cette salle mais, au moins, nous savons où nous sommes.
 

L’homme qui s’occupe de la caisse prend le temps de discuter et d’informer les personnes. Accueil chaleureux et courtois. Sourire compris. Le ticket délivré est minuscule et purement informatif. Au verso, nous trouvons une publicité en couleurs pour une billetterie en ligne, alors qu’une affiche de film aurait été bien plus sympathique. Il faut ensuite attendre quelques minutes dans le hall que la séance précédente se termine. Même si l’endroit est un peu sage (et par la déco et par le peu de personnes présentes), nous sentons néanmoins qu’il est convivial et populaire. Comme quoi, ce n’est pas par le faux luxe apparent des gros plexes qu’un lieu devient plaisant à fréquenter. Ici, il est indéniable que le spectateur est accueilli respectueusement et est véritablement choyé. Les Cinéastes ne vous prend pas de haut, et a à cœur de réunir des personnes autour d’une passion commune. Tout en évitant l’effet « seconde maison » (ce que nous n’accepterions pas de la part d’un plexe), ce plexe réussi le défi majeur de faire que l’on s’y sente bien. Ce n’est pas grand-chose et c’est déjà beaucoup.
 

L’entrée dans la salle 2 est assez surprenante. Nous arrivons par le fond de la salle (ce qui nous place toujours dans de bonnes conditions) et la première chose qui saute aux yeux c’est… la couleur des sièges ! Verts ! Mais pas un vert passe-partout ou un vert sombre qui collerait à l’atmosphère du lieu, non, là c’est carrément un vert martien ! Quasiment fluorescent. Drôle d’idée. Peut-être un hommage à THE EXORCIST et à la mixture qui sort de la bouche de Linda Blair. Je ne vois pas d’autre explication. Déjà, je me demande qui peut avoir eu l’idée saugrenue de fabriquer de tels sièges. En tout cas, ils sont très confortables, même si ce sont des strapontins. Et en plus ils bénéficient d’un dossier en bois. Notez que ceux de la rangée du fond sont des fauteuils duo, pour ceux qui auraient la bonne idée d’avoir de bonnes idées. Au total, ce sont 85 places, mais ce soir nous ne sommes que 7 dans la salle. Triste bilan pour un film qui sort ce jour. Néanmoins tout le monde s’est très bien tenu. J’avoue, oui, parfois je fais le gendarme dans la salle. Mais là nous sommes en province, chez les gens éduqués. Profitons-en, dans 10 ans c’est terminé.
 

L’écran n’est pas énorme mais vu les dimensions de la salle, il reste tout à fait acceptable même au cinquième rang. Il surplombe un proscenium ou trône une petite bouteille d’eau tout à gauche. Comment se fait-il que personne n’ait pensé à l’enlever ? Et cet extincteur qui est un peu trop voyant… On peut quand même faire un effort pour faire en sorte qu’il ne soit pas aussi visible. Un peu d’astuce, d’espièglerie, que diable !
 

Evidemment, l’inénarrable boîtier lumineux censé indiquer la sortie de secours se trouve juste à droite de l’écran, au-dessus de la porte de sortie susmentionnée. La petite nouveauté c’est qu’il n’est pas écrit SORTIE sur ce bloc. Ils ont juste posé une gélatine verte (c’est quoi leur problème avec le vert, ici ?) devant les diodes, ce qui fait la rue Michel et qui est esthétiquement plus agréable à l’œil. En revanche, derrière cette porte la lumière est allumée en permanence, ce qui laisse passer un liseré lumineux tout en bas.
 

La qualité de la projection est tout à fait correcte. Les noirs sont altérés comme la plupart du temps, et le son mériterait un peu plus de basses. A signaler : un petit raté au démarrage des bandes-annonces. L’écran se fige à plusieurs reprises. C’est marrant, j’ai encore le réflexe de me dire : « La pelloche va cramer ! » Outre cela, ces bandes-annonces ont le grand avantage de ne pas être entrecoupées de publicités, et de ne durer que 5 minutes (impression ressentie).
 

Mais le gros plus de cette séance ce sont les lumières de la salle qui ne se rallument que lorsqu’il reste seulement 10 secondes de générique. Là, vous savez que vous êtes chez des personnes de qualité. Même si (ça reste entre nous) les gens du Mans ont l’œil un peu torve !

 


 

21 mai 2024 2 21 /05 /mai /2024 22:47

-----  U.G.C. CINE CITE PARIS 19  -----
---------------  SALLE 10  ---------------

Mardi 21 mai 2024, 12h30
LE DEUXIEME ACTE de Quentin Dupieux

 

                Ça continue de mal en pis au plexe U.G.C. Ciné Cité Paris 19 avec un tarif qui ne cesse de grimper depuis notre dernière venue. Aujourd’hui, le tarif plein s’affiche sans honte à 15 euros et 20 cents !!! Mais les plexes préfèrent ne voir aucune corrélation avec la désertion de leurs salles. Fais ton autocritique ou choisis ton camp, camarade plexe, mais en tout cas fais quelque chose. Je dis ça, moi, je ne dis rien, je suis invité, je sais reconnaître les arnaques.
 

Reprenons. Evidemment le plexe est désert de chez désert. Je veux bien que ce ne soit pas l’heure de pointe cinématographique, mais le lieu est terriblement mort. Que peut-il bien y avoir d’attrayant dans ce lieu excentré, sans âme, tranquillement bourgeois, force vive de l’inertie et de l’endormissement généralisé ? On y trouve pourtant deux employés qui tuent le temps comme ils peuvent à ce qui fait office de caisse ou de comptoir à sucreries, ce n’est pas très clair.
 

La dernière fois, le délivreur de billet avait voulu jouer au plus malin, inutile de vous dire que cette fois-ci j’ai préparé ma répartie dès qu’il me demandera à quelle place je souhaite m’installer. Je n’aurai même pas le temps de dégainer. A peine ai-je eu le temps de prononcer le titre du film qu’il me donne du : « Je vous mets à n’importe quelle place, vous vous assiérez où vous voudrez. » Je suis une nouvelle fois mystifié. Le rouge me vient aux joues à ce moment-même où j’écris que je lui ai dit merci.
 

Vite la salle 10. Personne pour déchirer mon billet. Tu m’étonnes ! Je me demande même comment ce plexe peut être rentable.
 

Je vagabonde dans les couloirs. Que fais-je donc ici ? C’est vrai, on se demande toujours ce qu’on achète de si onéreux dans ces plexes, vu qu’on ressort toujours sans rien. Sacré business, le cinématographe, quand même ! Peut-être que je suis un peu propriétaire du lieu. Oui, j’ai un peu cette sensation, perdu dans les allées très bien tenues de cet énorme plexe. Je me rappelle que je suis invité et redescends direct sur terre. N’empêche… Quelle sensation de gâchis, ce plexe ! Que de place perdue, inexploitée ! Ce plexe est un stade de football, en fait. Un de ceux qu’on aurait construit pour une coupe du monde, et après il faudrait l’exploiter coûte que coûte, histoire de dire qu’on n’aurait pas fait tout ça pour rien. Ils feraient mieux de fermer celui-là que l’UG.G Normandie, tiens. Et si la solution était de fermer tous les U.G.C. ?
 

Bon, la salle 10… En fait, il n’y a pas grand-chose à dire. 5 personnes dans une salle d’environ 170 places. Strapontins trop moelleux à mon goût. Bel écran même si la toile est un peu trop brillante. La qualité de la projection est au rendez-vous. Belle luminosité. Les noirs manquent de profondeurs, mais bon, c’est malheureusement la norme depuis bien trop longtemps. Dénivelé correct. Place pour les jambes correct. Le bloc lumineux à la droite de l’écran, c’est non. Les lumières qui se rallument avant la fin du générique, c’est non. Sobriété de la salle. Aucune personnalité.
 

A l’intérieur comme à l’extérieur rien ne donne envie, rien ne suscite l’émoi. Finalement, la vraie tristesse de ces plexes c’est qu’ils affirment que le lieu n’a rien à voir avec ce que l’on vient y chercher. Alors que c’est tout le contraire car, justement, pour attirer de nouveau le public, il faudrait d’abord accepter que la salle C’EST le film !

 


 

24 avril 2024 3 24 /04 /avril /2024 18:38

--  U.G.C. CINE CITE LES HALLES  --
---------------  SALLE 2  ---------------

Mardi 23 avril 2024, 20h30
CIVIL WAR d'Alex Garland

 

                C’est fou comme les salles de ce plexe sont interchangeables ! Lorsque nous entrons dans la salle 2 nous avons l’impression d’y avoir déjà mis les pieds. Elle ressemble à n’importe quelle autre salle du plexe de moyenne dimension. Ce qui reste quand même assez grand car la salle 2 peut accueillir presque 250 personnes.
 

Lumières très tamisées, strapontins typiques de l’UG.C. avec dossier en bois, sobriété de la déco, minimalisme… Du faux bobo-chic, peu de personnalité, du consensuel à revendre, bref, pour le charme vous repasserez, mais ça, nous le savions déjà.
 

Du coup, pas grand-chose à se mettre sous la dent. Un écran de 11 mètres, c’est déjà ça de pris. Une très belle qualité d’image et de son (il pourrait claquer un peu plus ce ne serait pas dérangeant, surtout pour ce genre de film). Les strapontins d’U.G.C. sont toujours aussi inconfortables. Nous sommes très vite en train de changer de position. Notons un boitier lumineux sur la gauche de l’écran, qui invite à la sortie de secours. Il est plutôt discret mais le problème reste qu’il est… présent ! Ce qui est très sympathique c’est que, une fois la porte de sortie empruntée, le (long) couloir qui même au dehors est peint de symboles abstraits ; Et ça, c’est assez rare pour être signalé car, la plupart du temps, les plexes oublient ces endroits qui deviennent peu engageants et nous laissent partir sur une note désagréable. Nous avons souvent droit au mur en gris en ciment même pas peint. Quelle horreur !
 

A 20h30, en pleine semaine, la salle est quasiment remplie. Et ça boit, et ça mache du pop-corn, et ça regarde son téléphone portable. C’est un public très jeune (c’est la cible du film) qui a quand même la délicatesse d’éviter les bavardages une fois le film commencé. Il n’empêche qu’en fin de projection, le spectacle est apocalyptique. Les rangées sont jonchées de détritus. C’est proprement immonde. Et la direction du plexe a ouvertement renoncé depuis plusieurs années à lutter contre ce fléau. Elle préfère confier une mission ramassage à ses employés (sympa, le job !) qui, bien souvent, enlèvent le plus gros du carnage et essaient de cacher le reste comme ils peuvent. Voilà pourquoi les lumières sont aussi basses dans ces salles. Approchez-vous un jour du pied d’un de ces strapontins, vous comprendrez que la poussière et le ménage laissent terriblement à désirer !
 

Si encore l’accueil pouvait combler cette lacune, mais même cela n’est pas au rendez-vous. Sur cette séance, il faut attendre que deux personnes du plexe aient fini de discuter entre elles pour que le jeune homme scanne notre billet et nous invite à entrer. Une brève indication en mode automatique pour nous diriger, pas un bonsoir, pas un sourire, même pas un regard dans les yeux, c’est clair nous ne sommes définitivement pas chez madame la baronne !

 


 

6 juillet 2023 4 06 /07 /juillet /2023 13:18

------------  7 PARNASSIENS  ------------
----------------  SALLE 1  ----------------

Mercredi 5 juillet 2023, 19h30
EN LOS MARGENES de Juan Diego Botto

 

                La salle 1 n’est pas la plus grande du 7 Parnassiens, néanmoins elle abrite tout de même un peu plus de 200 places. Malheureusement des strapontins, mais nous n’allons pas faire les difficiles, c’est un bel espace. Sans fioritures, certes, mais tout à fait correct. Les assises sont beaucoup trop molles (difficultés à tenir toute la séance), mais vous pourrez trouver çà et là quelques fauteuils duo pour ceux qui ne supportent pas d’être séparés de leur âme sœur par un accoudoir. Vous aurez une place tout à fait suffisante pour vos grandes jambes. En revanche, les dossiers manquent un peu de hauteur pour appuyer la tête. Et même si le dénivelé de la salle est très bon, les premières rangées se relèvent. C’est assez chouette car vous pourrez regarder l’écran avec la tête penchée en arrière, mais il est probable que vous serez gênés si quelqu’un se trouve devant vous. Enfin, je dis ça mais cela valait pour le monde d’avant quand les plexes pouvaient faire le plein. Aujourd’hui c’est la fête du cinéma et la salle n’est remplie que par une petite vingtaine de personnes pour un film dont c’est le premier jour d’exploitation ! Comme quoi, le prix n’est pas que le seul problème des plexes. Soit dit en passant, la place au tarif normal est ici de 11,50 euros !!! Je ne dirai pas que c’est du vol, mais je vous laisserai le penser.
 

Il y a un petit plus que j’aime bien dans ce plexe, et que je n’ai rencontré nulle part ailleurs. Cela se passe dans les toilettes (qui sont d’ailleurs bien tenues). Lorsque vous faites ce que vous êtes venus faire, vous pouvez entendre un fond sonore qui diffuse des répliques de films, et pas forcément les plus connues. Quelle beauté du geste !
 

Dans la salle 1, nous retrouvons à peu de choses près ce que nous avions connu lors de notre dernière venue dans ce plexe. La population est vieillissante et n’hésite pas à continuer sa discussion mais pendant les premières minutes du film. En rentrant chez moi, je promets de réfléchir à cette question tout à fait pertinente : « Des vieux qui parlent ou des jeunes qui utilisent leur téléphone portable, quelle population mérite le plus d’être déchue de sa nationalité ? »
 

A part cela, cette salle est assez anonyme. A noter un bel éclairage qui vient du plafond sur la partie du fond. Les lumières qui ornent le mur sont assez discrètes et de bon goût. La salle est plutôt propre, comme la majorité du plexe. Il faut dire que la vente de sucreries qui donnent le cancer et font mourir dans d’atroces souffrances, est plutôt réduite à son minimum derrière les caisses.
 

L’écran est tout à fait correct. Rien à redire sur l’image. Le son est un peu plat et le volume pourrait être augmenté sans aucun problème. Eh bien, vous voyez, même quand les conditions technologiques nous offrent le minimum syndical, c’est tout à fait suffisant pour apprécier un film à sa juste valeur. Mais il existe bien un seuil en-dessous duquel la vision du film se trouve altérée, j’en avais fait l’amère expérience à l’U.G.C. Gobelins pour LA LA LAND. Tiens, j’en profite au passage pour mettre un petit coup de griffe au Forum des Images qui n’est pourtant pas coutumier du fait, mais qui diffusa récemment le film dans des conditions pas vraiment plus avantageuses.
 

D’autre part, vous trouverez dans cette salle non pas un mais deux blocs lumineux pour indiquer la sortie de secours à gauche de l’écran. Je propose que l’on y ajoute aussi un gyrophare…
 

Et sinon, les lumières se rallument un peu trop violemment dès le générique de fin.
 

Finalement, ce plexe n’a pas beaucoup changé. Il ne faudrait pas grand-chose pour le tirer de sa médiocrité. C’est pourtant un lieu qui a bien plus à proposer que tous ces grands plexes déshumanisés. Le 7 Parnassiens reste un lieu agréable avec une réelle ambiance de cinéma de quartier que l’on aime retrouver.

 


 

4 juillet 2023 2 04 /07 /juillet /2023 14:19

-----  U.G.C. CINE CITE PARIS 19  -----
----------------  SALLE 6  ----------------

Lundi 3 juillet 2023, 19h15
ASTEROID CITY de Wes Anderson

 

                Allez, c’est la fête de le cinéma (comme diraient les poètes humoristes), profitons-en pour découvrir ce plexe qui pratique des tarifs prohibitifs. 14,20 euros le tarif plein en temps normal !!! Et, bien sûr, il y a une taxe à rajouter en cas de diffusion 3D. On appelle cela un supplément, pour faire diversion. A part cela, c’est 6 euros pour un Magnum avec une bouteille d’eau !!! Evidemment, fête ou pas fête, le lieu est désert. Un sentiment de désolation encore plus prononcé par l’immensité du lieu. Hall démesuré avec grand espace café où même les personnes extérieures peuvent venir se poser. Les sièges n’ont pourtant pas l’air très confortables. Un labyrinthe de cordons de sécurité dévore le milieu de ce hall. Il est censé organiser les files d’attente jusqu’au caisses. Mais manifestement il ne sert à rien puisque l’absence de clients nous permet d’aller directement aux caisses. Là, un jeune homme très cordial et un peu trop enjoué nous remet un ticket très fin et d’une laideur absolue qui nous permettra d’accéder à la salle correspondante. Mais tout d’abord, il faudra le faire valider par la jeune femme qui se présente devant le dédale des salles. Notons que cette chaîne continue à pratiquer la politique faussement premium et quelque peu imbécile du choix de la place. Et comme je suis particulièrement taquin, j’adore ce moment-là :

 

- A quelle place souhaitez-vous vous installer ?

MAYDRICK prend tout son temps et scrute attentivement le plan de la salle qui lui est présenté sur l’écran du guichet. Lente réflexion pour choisir la meilleure place. Ses pensées se feraient presque entendre :

- Attention, il ne faut pas se tromper. Il ne s’agit pas de se lever en pleine séance pour changer de place et gêner par la même occasion ceux qui sont bien installés. Là, ce serait trop près. Là c’est trop excentré. Là, ce serait trop évident. Là c’est bien au milieu, mais c’est entre deux couples. Je ne vais jamais aux toilettes pendant un film, mais si je me mets là je vais m’interdire d’y aller pour ne pas les déranger, et forcément, j’aurais très envie d’y aller. Là, ce serait pas mal, mais il y a quelqu’un juste devant. C’est rageant !

- Excusez-moi, jeune homme. On y voit bien à cette place ?

- On y voit bien partout dans cette salle, monsieur.

- Comment vous le savez ? Vous avez essayé toutes les places ?

- Euh… Non, mais je peux vous ass…

- C’est bien ce que je pensais.

A ce moment-là, je lis nettement sur son visage que mon travail de sape vient d’entamer son côté enjoué. Et c’est alors qu’arrive ce qui n’arrive jamais : il décide de me tenir tête par une répartie très bien sentie :

- Vous savez, je ne goûte pas non plus toutes les glaces que je vends pour savoir si elles sont bonnes.

Je suis mystifié.

Je déteste faire cela, mais je suis obligé de sortir le grand jeu. D’habitude je ne fais cela que quand je suis payé pour le faire, mais tant pis, il l’a bien cherché : je vais user de mes talents de comédien. N’étant pas très reconnu dans cette profession, c’est un gros risque que je prends. Néanmoins, je relève très lentement mes yeux vers lui. J’essaie de lui donner du regard profond et inquisiteur. J’approche très théâtralement mon visage au plus près du sien, puis je surarticule très lentement :

- Je vais prendre le D10 et j’irai m’asseoir en C4.
 

Avec ses grandes baies vitrées, ce lieu est très lumineux, très aéré. C’est très agréable d’y déambuler mais nous ne sommes clairement pas venus pour cela. D’autant que cet endroit décharné n’invite clairement pas à la convivialité. C’est sans âme, sans personnalité, sans charme. Aseptisé, consensuel, morne. Un manque criant de vie (et pas uniquement de présence humaine). Il y a quand même quelques affiches de films en format horizontal. Mais c’est trop peu pour donner envie. Ils ont tout de même eu la décence de ne pas abuser des écrans LED. Une grande impression de tristesse émane de ce plexe décharné.
 

Ce plexe renferme 14 salles et c’est la numéro 6 qui nous est attribuée. Elle n’est pas forcément bien indiquée. Mais tout en la cherchant, nous pouvons remarquer que le lieu est plutôt bien tenu. Un seul pop-corn trouvé sur le sol. Probablement tombé il y a quelques secondes. Mais cette propreté ne serait-elle pas plutôt le fait de la raréfaction des spectateurs ? Je sais pas vous, mais moi le mystère reste entier…
 

Nous rentrons sur le côté droit de la salle 6, par le fond. Mais, chose étrange, il faut longer tout ce côté et se retrouver au niveau des premiers fauteuils pour accéder aux rangées. Bizarrerie topographique qui aurait pu nous être épargnée par quelques escaliers à gravir pour nous faire arriver vraiment par le fond de la salle. Parfois, il suffit d’un rien pour éviter les mauvais points.<
 

La salle n’a rien d’exceptionnel. Nous retrouvons les fameux strapontins U.G.C. très (trop ?) moelleux, avec leur dossier en bois en deux morceaux. Personnellement, je n’en suis pas très fan. Je préfère Pathé qui propose de vrais fauteuils. La forme arrondie ne me convient pas non plus. Mais, attention, c’est loin d’être inconfortable. C’est vraiment une question de goût. En tout cas, pas de souci de dénivelé ni de grandes jambes. En revanche, vous ne pourrez rien faire pour les deux blocs de sécurité bien trop visibles, chacun d’un côté de l’écran. Soupir.
 

Bel écran. Belles dimensions. Aucun défaut décelé. Allez vous asseoir le plus au milieu possible, si vous ne voulez pas être gênés par les petites diodes des marches. La qualité de la projection est au rendez-vous. Toutes ces gros plexes misent sur le maximum de confort technologique, c’est la politique du parc d’attractions.
 

Le niveau sonore est clairement en-dessous lors des bandes-annonces. Ils le relèvent pour le film, mais légèrement. J’aurais bien aimé un poil plus, mais ce n’est qu’un point de détail. A noter aussi que les graves sont un peu plus poussés que d’habitude, ce qui est toujours bien vu.
 

Comme de bien entendu, les lumières se rallument pendant le générique de fin. Ce ne sont même pas 20 personnes (la salle compte une centaine de places) qui se sentent obligées de sortir. Et comble du comble, un employé rentre avec son balai et son sac poubelle alors que le générique n’est pas terminé ! Il ose même nous parler : « Vous étiez de la projection précédente ? » Quel manque de savoir-vivre !

 


 

24 mai 2023 3 24 /05 /mai /2023 22:51

-----------  CINEMAS STUDIO  -----------
----------------  SALLE 4  ----------------

Mardi 23 mai 2023, 16h45
SHOWING UP de Kelly Reichardt

 

                Les Cinémas Studio est un plexe de 7 salles d’art et d’essai associatives. Il est assez bien dissimulé car son entrée ne donne pas directement dans la rue. Son enseigne discrète aussi est une marque de son humilité. Car, bizarrement, il s’agit d’un complexe à taille humaine. Un peu à l’image de ce que sont les Sept Parnassiens.
 

Son agencement est atypique. Nous arrivons sous une sorte de porche très utile lorsqu’il pleut. A notre gauche, l’entrée du plexe avec les caisses. Les cordons de sécurité sont de sortie sans que l’on sache très bien ce qu’ils délimitent, ni où il faut se rendre pour aller à une des deux caisses ouvertes. Deux caisses, oui, pour si peu de monde, là où un plexe parisien n’en aurait rendu qu’une seule de fonctionnelle. Si vous ressortez de ce hall, vous repassez sous le porche, et en face se trouvent les salles 3 et 7. Le hall, lui, donne accès au réseau des autres salles.
 

Le hall est chaleureux. Des affiches de films en papier. De la documentation. De l’espace. Pas mal d’informations. Cela reste un peu chargé visuellement, et pas forcément très appréhendable pour les non-initiés, mais la déco s’intéresse au cinéma et aux films, c’est ce qui importe. Atmosphère de proximité, lumières non excessives, stand à sucreries qui ne m’a pas sauté aux yeux, hall non bruyant, public agréablement jovial et volubile. Quelque chose de bon enfant et de passionné se dégage de tout cela. Ce n’est pas très original, tout est un peu utilitaire, mais le lieu raconte son dévouement au principe de plaisir. Chouette !
 

La dame de la caisse est très souriante, très agréable, très serviable. Elle me remet mon sésame moyennant 7 euros et 20 cents, ce qui est déjà trop (le tarif normal est à 9,50 euros). Au dos, du précieux : une petite publicité pour une soirée avec plein de films du patrimoine, organisée par le plexe le 3 juin prochain.
 

Un homme qui surgit tout à coup me déchire mon billet avant d’entrer dans la salle. Ce n’est pas des manières de faire ! Je le laisse faire, ça l’amuse. Puisque c’est comme ça, je rentre dans la salle sans l’autorisation de personne et je m’installe où je veux !
 

Bon, autant le dire tout de suite, la salle n’est clairement pas à la hauteur de nos attentes. Elle semble poussiéreuse, à l’image de ces quelques fils de toiles d’araignées qui ornent les murs. C’est dommage car les sols semblent plutôt bien entretenus : aucun déchet par terre.
 

Cette salle 4 s’étire en profondeur et l’écran s’installe sur toute sa largeur. En dessous de lui, une sorte de promontoire foireux recouvert de moquette grisâtre enlaidit considérablement la salle. Au milieu, une sortie de secours a été emménagée (clairement le lieu ne devait pas être comme cela avant les nouvelles normes de sécurité), et elle est surplombée par un bloc lumineux qui indique que tout se termine là. Donc, si vous avez bien suivi, un bloc lumineux se trouve juste en-dessous de l’écran, en son milieu. Belle trouvaille ! En fin de séance, les lumières ne se rallumeront pas dans la salle avant la fin du générique (c’est déjà ça !), mais une inscription lumineuse viendra griffer le promontoire, nous indiquant la sortie à l’aide d’une flèche démesurée. Possible aussi d’avoir une personne qui nous tient par la main pour traverser la rue ?
 

La projection se déroule sans accroc. 7 minutes de bandes-annonces, c’est amplement suffisant, et le film démarre. L’image manque un peu d’éclat, le son de modelé. Rien d’extraordinaire sous ces cieux. Rien d’infamant non plus. Le public se tient bien sur des strapontins dont l’assise est un peu usée. On sent légèrement le bois sous le moelleux de la mousse. Le dossier est assez haut pour que nous puissions appuyer la tête en arrière. Ce faisant nous entendons un bruit suspect, comme si le dossier était rembourré de feuilles en plastique. Et chaque fois que nous appuyons notre tête c’est comme si l’on froissait ces feuilles.
 

A la sortie (par-dessous l’écran, donc), des portes donnent sur un couloir peu long. Ils ont eu la bonne idée de recouvrir intégralement les murs d’affiches de cinéma de différentes tailles. Cela change de ces plexes qui ont des sorties immondes, décharnées, quelque peu sordides et flippantes. Ici, on se prendrait volontiers au jeu d’y rester plus que de raison pour y déceler quelques pépites. Comme quoi, pour donner un peu de vie à un lieu, il suffit d’un rien.

 


 

23 mai 2023 2 23 /05 /mai /2023 22:21

-------  LE CINEMATOGRAPHE  -------

Lundi 22 mai 2023, 20h15
LALKA de Wojciech Has

 

                Un lieu qui ne devrait plus exister. Une sorte d’anomalie culturelle, un vestige d’une autre époque, voilà ce qu’est Le Cinématographe. Implanté dans une petite rue du cœur de Nantes, ce plexe a défié le cours du temps et subsiste encore aujourd’hui on ne sait pas très bien pourquoi ni comment. C’est typiquement le genre de cinéma de quartier qui aurait dû être démoli ou reconverti en commerce, et pourtant cela ressemble à un lieu qui a fait résistance et qui a tenu bon. Je ne connais pas son histoire mais il sent bon le plexe qui a connu ses heures de gloire il y a bien longtemps, et qui fait désormais figure de mastodonte complètement en anachronisme avec les plexes contemporains. Et devinez qui a le plus de charme malgré les rides et les douleurs aux articulations ?
 

En passant dans cette petite rue des Carmélites, on ne prête quasiment pas attention à ce plexe qui ne fait rien d’ostentatoire pour se signaler. Il y a bien quelques affiches et publications sous verre en devanture, tout comme un vieux néon qui exprime le nom du plexe, mais cet ornement n’est plus lumineux depuis probablement bien longtemps. C’est le témoin de toute une époque désormais révolue, époque au cours de laquelle il arrivait encore à Eddy Mitchell de parler bien fort dans une salle, avant que le film ne commence et pendant que les spectateurs achetaient un cône glacé en tendant un billet sans que la vendeuse ne leur rende la monnaie.
 

Alors, bien sûr, ce qui frappe dès l’entrée c’est le charme désuet de ce vieux plexe qui savait accueillir les personnes bien que le hall ne soit pas bien grand. Aujourd’hui, ce n’est plus très grave puisqu’il n’y a pas foule. A peine une vingtaine de personnes. Néanmoins, cette obsolescence déprogrammée s’efface du mieux possible. La déco chargée n’hésite pas à sortir les affiches en papier, les photos, le matériel promotionnel, les annonces etc. pour faire office de cache-misère, et ça marche ! Le rococo laisse sa place à ce qui doit être l’essence de ce lieu et qui le rend vivant : ici, c’est clair et net, on parle, on voit, on fait, on mange, on vit cinéma ! C’est un lieu de retrouvailles et non de passage. Dans la salle, les gens se reconnaissent, échangent entre eux et se retrouvent autour d’une passion commune. Car, pour venir voir un lundi soir un film polonais des années 60 qui dure 2h40, croyez-moi, il faut être connaisseur, il faut être motivé, il faut être curieux, il faut faire partie de cette espèce en voie de disparition que l’on appelle « les cinéphiles ». En voie de disparition, oui, car la moyenne d’âge de la salle est assez élevée.
 

En caisse, une dame âgée s’occupe de délivrer des billets. Comme je bénéficie d’une réduction, je ne paierai que 3 euros. Oui, vous avez bien lu : 3 euros le film. Le tarif normal n’est qu’à 5 euros ! Comment diable ce plexe peut-il survivre ? Est-ce une espèce de lieu autogéré ? Ultrasubventionné ? Qui appartient à un mécène peu regardant ? La réponse reste entière d’autant qu’ici il n’y a aucune sucrerie ni nourriture bruyante ou malodorante. Alors, peut-être que ce plexe risque de fermer chaque mois, je n’en sais rien. En tout cas, il reste un exemple qui prouve qu’on peut faire différemment, qu’on peut montrer du cinéma à un prix qui devrait être celui de n’importe quelle séance dans n’importe quel plexe.
 

Alors, il y a forcément un revers de la médaille. L’endroit évite d’être trop poussiéreux, mais il manifeste tout de même un manque d’entretien criant. La salle en elle-même est assez sublime. Je n’ai jamais vu cela ailleurs. Les murs sont en pierre. Un peu comme si le plexe avait été construit entre deux bâtiments et qu’on avait ensuite apposé un plafond pour en faire une salle. Cela donne un cachet dingue à cette salle. Rien à voir avec les murs unis, noirs et désenchantés de la plupart des plexes. Les seuls endroits qui ne sont pas en pierre sont assez dégradés (du carton ? Du papier ?) Ils témoignent là d’un manque flagrant de moyens pour entretenir le lieu (certains endroits sont colmatés au gaffer !!!)
 

En revanche, les strapontins ne sont ni vieux, ni recouverts de poussière, ni cassés. Le confort du spectateur reste une préoccupation majeure, et d’ailleurs leur assise est vraiment très bonne. Presque trois heures sans avoir rien à redire sur leur confection. C’est très plaisant, d’autant que la place pour les jambes est tout à fait correcte. Mais les dossiers vous arrivent à mi-dos. Il leur manque quelques centimètres pour pouvoir appuyer la tête. Si ce n’est jamais vraiment nécessaire dans beaucoup de plexes, ici c’est pourtant indispensable pour une simple et bonne raison : l’écran est surélevé. Et ce n’est pas du tout une erreur, c’est simplement parce que je ne vous ai pas encore dit qu’il y a une mezzanine dans cette salle. Comme dans un théâtre à l’italienne, ou comme au Louxor aussi, même si elle est moins imposante. Mais quand même, c’est de très bon goût et cela rajoute au cachet de la salle. Du coup, si le dénivelé est loin d’être exceptionnel, pas de souci d’être dérangé par la tête de son voisin puisque, d’une part, l’écran est surélevé et, d’autre part, il n’y a pas grand monde (dans une salle d’environ 100 places, hors mezzanine).
 

Notons aussi, comme à l’ancienne, que ce plexe a gardé le fameux rideau rouge qui cache l’écran, et qui s’ouvre avant que ne débute la projection. Un détail que les plus jeunes d’entre vous n’ont jamais connu.
 

Passons maintenant aux choses qui fâchent. Il y a une belle dimension d’écran tout en largeur, comme si l’on ne diffusait que du Cinémascope ici. Ce qui implique très certainement qu’un film diffusé en 4/3 ou 1.33 par exemple bénéficierait d’une faible surface de projection sur cet écran, puisqu’il y aurait de larges bandes noires sur les côtés. C’est un choix un peu étrange, mais pourquoi pas. Le problème est que l’image du film est légèrement anamorphosée. Cela provient sûrement d’un mauvais réglage pour faire en sorte que l’image tienne dans tout l’écran. Il est probable qu’avec un bon calibrage il y ait deux petites bandes noires sur les côtés, ce qui n’est absolument pas un problème. Comment une erreur aussi grossière peut-elle survenir et ne pas être corrigée ? A mon sens, c’est terriblement gênant et extrêmement problématique si toutes les projections se font de la sorte. A part cela, l’image est de très bonne qualité, la beauté du film est préservée. Le plexe est quand même passé au numérique, si vous vous posez la question. Evidemment, en 35 millimètres cela aurait été sublime mais ne faisons pas trop la fine bouche. Corrigez d’abord ce problème de format et discutons ensuite.
 

Le son, lui, manque un peu de puissance. Et comme il n’est pas étouffé par les murs de pierre, l’acoustique est très différente. Elle permet une certaine résonnance qui ne plaira pas à certains. Il y a deux écoles, là-dessus. Ceux qui sont habitués au son mat et étouffé. Et ceux qui trouvent que la réverbération donne une profondeur et un écho assez unique à une projection. Personnellement, je trouve cela très agréable à l’oreille. Il me semble que jouer les ayatollahs sur ce genre d’observation, c’est faire passer avant tout un dogme et une vision fermée de l’expérience cinématographique. La limite, à mon sens, est le moment où la résonnance perdure trop et brouille les différentes paroles. A ce moment-là, oui, l’intégrité auditive n’est plus respectée.
 

Enfin, très bon point, les lumières de la salle ne se rallument pas pendant le générique de fin. Nous pouvons encore profiter de ce temps pour rêver et repenser à ce que nous venons de voir.
 

Et puisque nous parlons des lumières, mentionnons deux blocs de sécurité en fond de salle qui éblouissent quand même un peu trop. Mais surtout, au plafond, brillent en permanence, deux diodes vertes qui ne servent absolument à rien. Je veux dire par là qu’elles n’ont rien à voir avec une quelconque norme de sécurité. Et elles sont tellement lumineuses qu’elles éclairent toute la salle. Pour le coup, c’est vraiment très dérangeant.
 

Si l’on sait passer outre son caractère vieillot et défraîchi, Le Cinématographe est un plexe qui sait ravir les spectateurs parce qu’il est vraiment dédié à ce qu’il vend. Parce que chacun s’y retrouve en terrain connu, mais aussi par son caractère atypique et convivial, on s’y sent vite très bien. Même s’il n’est pas à la hauteur de ce qu’il ambitionne être, il aurait pas mal de leçons à donner à certains plexes qui entendent fixer les lignes directrices de ce que doit être un plexe contemporain.

 


 

30 décembre 2022 5 30 /12 /décembre /2022 23:03

----------  PATHE PARNASSE  ----------
---------------  SALLE 4  ---------------

Jeudi 29 décembre 2022, 22h20
LA PASSAGERE d'Héloïse Pelloquet

 

                Pour cette séance, le moins que l’on puisse dire c’est que le film n’a pas attiré grand monde. Nous sommes 4 dans la salle ! Pour y arriver, il faut bien évidemment se munir de notre ticket de caisse (il n’y a pas d’autre mot pour qualifier ces ignobles billets) et le scanner à l’entrée. Et ensuite suivre le parcours fléché qui ne révèle quasiment pas de popcorns écrasés sur notre chemin, ce qui est plutôt surprenant pour une séance en fin de journée. Le dernier escalator est déjà en panne (le plexe a ouvert il y a quinze jours) et bipe à intervalles réguliers.
 

La salle 4 se situe tout en haut du plexe. En y entrant, nous sentons nettement que la climatisation est en action. Il fait très froid. Nous prenons place dans les fauteuils de la deuxième rangée. Ici, comme dans toutes les salles de ce plexe, les fauteuils sont inclinables au niveau du dos et des pieds. Le confort est toujours de mise. Une projection dans ces conditions, c’est un vrai bonheur. Le premier rang n’est clairement pas à conseiller. Bien qu’il y ait des sièges longs, les fauteuils sont beaucoup trop proches de l’écran. Ainsi allongés, les pieds paraissent à deux mètres de l’écran. Je suis quasiment sûr que cela n’est pas conforme à la distance réglementaire. Bizarre que ce plexe ait reçu une telle autorisation.
 

Ici aussi l’écran est doté de coins carrés. Même si la salle n’est pas très grande, il est correctement proportionné, si on prend soin d’éviter la première rangée, bien entendu.
 

Petite musique d’ambiance sympathique. La lumière pourrait être plus tamisée, mais c’est un détail. Les minutes passent, il est déjà 22 heures 40 et aucune bande-annonce n’est venue pointer le bout de son nez. L’écran reste irrémédiablement blanc. Je me décide à redescendre dans le hall pour alerter le personnel. A l’accueil, deux hommes discutent, ayant déjà commencé à lancer le processus de fermeture du plexe. Après leur avoir expliqué ce qui m’amène, ils conviennent du fait qu’il y a un problème (merci pour le diagnostic). Sans s’alarmer outre mesure, l’un d’eux part s’enquérir du problème.
 

Je retourne en salle 4. Maudit escalator qui ne fonctionne plus. Détour aux toilettes où le sol est bien plus propre que dans celles du bas (expérimentées 3 heures plus tôt). Lorsque je déboule en salle 4, je note qu’elle s’est réchauffée. Le deuxième homme du hall surgit, nous annonce qu’il est désolé et qu’un problème technique a bien eu lieu. Il communique avec son collègue grâce à un walkie-talkie, ce qui lui permet de nous annoncer que le film va être lancé directement dans une poignée de secondes. Plates excuses, disparition, noir salle.
 

La projection laser rend compte d’une image sublime avec un piqué extraordinaire. L’étalonnage fadasse du film ne rend pas bien compte de la gestion des couleurs qui est très probablement excellente. Malheureusement, les noirs sont toujours aussi peu honnêtes. Ils peinent à rendre leur véritable intensité, bouchés la plupart du temps par une sorte de voile grisâtre.
 

Et puis, tout à coup, ce qui n’avait pas existé pour moi en salle 14, me saute soudainement aux yeux. Les boutons pour incliner le siège sont tous lumineux. Et tous les sièges en sont dotés, bien évidemment. Qui plus est, les marches sont détourées par des guirlandes lumineuses assez puissantes. Ajouté à cela, le bloc lumineux qui surplombe la porte d’entrée rompt atrocement l’obscurité. Impossible d’en faire abstraction. Je m’aperçois que c’est Las Vegas dans la salle ! Je sais bien que c’est la période mais on n’est pas obligé de décorer ces salles comme des sapins de Noël ! Visiblement le premium de Pathé passe par un confort corporel sans se soucier du confort visuel. Pas premium du tout du tout.
 

Et maintenant voilà que le chauffage fait des siennes. Si la salle était glaciale en entrant, elle est maintenant devenue une véritable étuve. Nous passons de Charybde en Scylla sans qu’on nous demande notre reste. Il fera de plus en plus chaud jusqu’à la fin du film. Là encore, les lumières se rallument dès le générique de fin et jamais nous n’avions était aussi pressés de retrouver le froid hivernal du dehors.
 

Tout cela nous amène obligatoirement à nous questionner sur la surveillance des salles mise en place par Pathé. Aujourd’hui, il n’y a plus personne depuis longtemps dans les cabines de projection. Et visiblement, personne ne contrôle si la projection se lance comme il se doit. Ni si une quelconque anomalie se déclare, comme un système de chauffage défaillant. Pas plus que quelqu’un ne fait cas de ce qu’il se passe à l’intérieur de chaque salle. Et tout cela coûte 18 euros 50. Choisis ton camp, camarade.

 


 

30 décembre 2022 5 30 /12 /décembre /2022 20:53

----------  PATHE PARNASSE  ----------
---------------  SALLE 11  ---------------

Jeudi 29 décembre 2022, 19h50
L'OMBRA DI CARAVAGGIO de Michele Placido

 

                L’attraction majeure des plexes parisiens en ce mois de décembre 2022 est incontestablement le Pathé Parnasse, qui se targue d’être le premier plexe entièrement premium du groupe.
 

Le Pathé Parnasse c’est le nouveau nom du Gaumont Parnasse (côté Parnasse), qui s’est offert une rénovation digne de ce nom à force d’interpellations répétées en ce sens sur ce blog. Oui, oui, nous savons de source sûre qu’on nous entend, et aujourd’hui nous avons même la preuve qu’on nous écoute !
 

Alors, ni une ni deux, un verre de Tang vite englouti, un paquet de Big Red en poche, nous enfourchons notre fidèle destrier et nous rendons sans plus attendre dans ce plexe flambant neuf pour juger sur pièces.
 

Il faut dire que s’il est bien un plexe qui nécessitait une totale transformation, c’est bien celui-ci. Ce n’est pas pour rien qu’il squattait le fond de notre classement, reflétant nos propres aversions à chacune de nos venues.
 

Il y a là tellement de travail que la façade est encore en travaux. Et il est peu probable qu’elle laisse place à de superbes affiches papier. L’ampleur des travaux laisse plutôt penser que la firme y installe un énorme écran lumineux. Nous en reparlerons sûrement.
 

Ce qu’il faut savoir de ce plexe c’est que, malgré sa restauration, sa structure reste plus ou moins la même. L’énorme hall d’entrée est toujours là, mais il n’est plus obstrué par d’ignobles automates. Ces derniers ont été remplacés par des écrans tactiles posés de part et d’autre du hall, sur lequel chacun peut retirer ses billets. Ce qui signifie que les caisses ont tout bonnement disparu. Tout au bout du hall, il ne reste qu’un ersatz de comptoir où nous trouvons 3 personnes chargées de l’accueil. Il ne faut pas le dire, ces personnes ne sont pas censées délivrer de billets mais elles peuvent tout à fait le faire si elles sont de bonne composition. L’inconvénient avec ce système de bornes, c’est qu’en cas de problème il faut s’en sortir tout seul ou aller prévenir une de ces personnes à l’accueil. Nous ne passons pas plus de 5 minutes dans ce hall pour nous apercevoir que déjà deux interventions sont nécessaires. A qui profite le crime ?
 

Au bout de ce hall, se trouve donc l’accueil et, à sa droite, plusieurs portillons où il faut scanner son billet (un vulgaire ticket de caisse, soit dit en passant) pour que les portes s’ouvrent et nous donnent accès au réseau des 12 salles. (Cela fait un peu quai de la SNCF, ou entrée d’immeuble d’une grosse boite du CAC 40.) Aussitôt fait, nous voilà nez à nez avec un gigantesque écran LED 16/9ème voire plus, genre 2:60 ou même 2:90, si ce n’est du 2:150. Très bel objet qui ne sert qu’à diffuser des bandes-annonces, et qui dévoile la multiplication d’écrans LED qui foisonnent à l’intérieur. Avec ces images qui sursautent sans cesse, le lieu fait une croix sur une certaine quiétude. Pas de repos visuel ou de sérénité déambulatoire, vous êtes sans cesse sollicités.
 

Autres sollicitations permanentes : les friandises et les diverses boissons sucrées qui pullulent. Evidemment, vous pouvez en acheter à l’intérieur du réseau, mais n’oublions pas de mentionner leur surabondance dans le hall d’entrée. Tous ces produits sont en libre-service. A bien y regarder, ce n’est pas un hall, c’est une galerie marchande. Et tout est hors de prix. La bouteille de 50 centilitres de Volvic coûte 3 euros ! Et c’est là que nous abordons le versant le plus polémique : le Pathé Parnasse est un plexe pour les riches. C’est clairement la population visée. La place coûte 18 euros 50 !!! Et il vous faudra rajouter un supplément de 2 euros pour une séance en 3D. C’est délirant. Nous avons toujours martelé ici que les places de cinéma sont trop chères. Même la place la moins chère sur Paris ou la région parisienne est déjà trop chère. L’idée qui se cache derrière tout cela est que, petit à petit, les portes des plexes se ferment aux budgets les plus modestes, et maintenant aux classes moyennes. Eh bien, je vais vous dire, bien que cette vision soit insupportable, ils ont vu juste.
 

Ils ont raison d’un point de vue économique car l’espoir de revoir un jour des salles remplies est désormais une histoire ancienne. Il est loin le temps où les entrées ne valaient quasiment rien et que nous pouvions passer nos journées à l’intérieur d’un plexe sans perdre un mois de salaire. Mais cela avait aussi une contrepartie pas forcément des plus agréables puisque certaines salles pouvaient héberger des personnes qui gênaient régulièrement les séances. Aujourd’hui, les seules séances qui se prévalent de pouvoir remplir des salles sont de gros blockbusters annoncés (AVATAR : THE WAY OF WATER actuellement), et donc, proportionnellement au nombre de films qui sortent chaque année, ce ne sont que des phénomènes exceptionnels. Le constat est simple : depuis la Covid-19, le public ne se presse plus dans les salles. Les principaux groupes ne savent plus comment relancer l’attrait de leurs lieux. La principale raison avancée est que les plateformes ont supplanté les salles pour des abonnements mensuels coûtant aussi cher qu’une seule place de cinéma. S’il est probablement vrai que cela ait joué un rôle prépondérant, nous sommes plutôt perplexes quant à pointer le doigt uniquement sur ce phénomène. Il y a quelque chose de plus complexe qui se trame là-dessous, mais c’est une autre histoire, comme dirait le poète des années 80. En tout cas, pour revenir à ce qui nous occupe, ce que savent ces grands groupes c’est qu’il est impossible de faire payer des personnes qui ne sont plus là. Alors, pour compenser leur manque à gagner, il leur faut s’attaquer au portefeuille de ceux qui viennent encore. Or, si on leur demande de payer plus, il faut leur offrir quelque chose de plus. Et c’est ainsi que naquit le concept du « premium ».
 

Lorsque les premières annonces de ce cinéma premium furent faites, les premières réactions promettaient la fin de ce plexe, prévoyant que personne ne voudrait payer aussi cher. Mais il faut bien voir que toutes les personnes ne paient pas un tarif plein. Les deux tiers des spectateurs bénéficient d’un tarif réduit. Nous sommes là sur une fourchette qui reste élevée (de 9 euros 50 à 13 euros 50) mais loin des 18 euros 50 sans aucune réduction. Et par notre expérience du jour, force est de constater que ces tarifs sont loin d’être prohibitifs puisque notre salle était à moitié remplie, soit environ une trentaine de spectateurs (dont la plupart s’étaient armés de popcorn et autres saveurs sucrées).
 

Il est aussi possible de rétorquer qu’à court terme ce plexe va attirer un public curieux de vivre cette nouvelle expérience et qu’une fois le temps de la découverte envolé, les entrées vont se tasser. Il nous semble que, même si cela se produit, cela ne sera pas assez significatif pour créer la perte du lieu. A suivre.
 

Mais ce qui nous intéresse aujourd’hui, c’est de se confronter à ce que recouvre la dénomination « premium ».
 

D’abord, ce qui saute aux yeux en arrivant dans ce plexe, c‘est l’impression de bien le connaître. La maison Pathé décline son look dans toutes ses franchises et ce sans grande imagination. Concrètement, c’est toujours le même designer Ora-ïto qui est à l’œuvre. Enfin, c’est ce qu’on nous dit. Moi, je crois plutôt qu’il s’agit d’un personnage issu des aventures de Tintin. Toujours est-il que les lignes fuyantes sont privilégiées, le minimalisme permet de rendre l’ensemble moins brouillon (même si les écrans LED annihilent tout cela), la déco prestige donne un côté luxe à tout cela (l’habillage lumineux y est pour beaucoup), et les couleurs beaucoup plus sobres que celles du Gaumont Parnasse (côté Parnasse) donnent beaucoup de maturité au lieu. Même les escaliers de sortie ont été soignés (nous sommes loin de ces plexes qui laissent cette dernière voie en décrépitude). Le célèbre tunnel a été rénové. Accès très chouette et complètement atypique. Ils ont aussi gardé le lustre issu de la décoration qui avait été confiée à Christian Lacroix. Il se trouve dans un petit espace détente bienvenu au milieu du labyrinthe des salles. Des banquettes intégrées au mur par-ci par-là sont aussi à signaler. Avant chaque salle un écran LED intégré indique le film, la séance et la disposition des sièges. Les toilettes ne sont pas forcément bien signalées. Une fois trouvées, à l’intérieur, c’est encore le même univers que dans les autres plexes estampillés Pathé. Hyperluminosité, design épuré et toujours des robinets avec détection de mouvement absolument pas pratiques. L’eau gicle partout, et avec les diverses allées et venues le sol est épouvantablement humide et noir de saleté. Pas premium du tout du tout.
 

Et à l’intérieur de la salle 11, comment ça se passe ?
 

L’entrée se fait par le fond. Bon point. Nous avons choisi des sièges au premier rang. Ici se trouvent huit sièges longs, c’est-à-dire où nous pouvons étendre nos jambes. Tous les autres sièges de la salle n’en sont pas pourvus, mais il est possible d’actionner un rabat placé sous le siège, qui permet de surélever ses jambes. Les fauteuils sont d’un confort incomparable. En fait, ce sont des fauteuils quasiment normaux sur lesquels s’ajoute sur une couche très molletonnée et d’une douceur quasiment érotique (de la flanelle à ce qu’il paraît). Cet ajout fonctionne un peu comme un surmatelas pour un lit. Il déborde jusqu’à recouvrir l’arrière du dossier où est apposé (brodé ?) un coq impérial à l’effigie de Pathé. Ça, c’est non. Le dossier des sièges est inclinable grâce à quelques boutons intégrés à l’intérieur de l’accoudoir droit. Ces derniers (les accoudoirs) sont assez larges et eux aussi recouverts de cette flanelle ultra-douce. Au bout, nous trouvons un porte-gobelet où se recueillent divers débris de popcorn. J’imagine qu’on ne les nettoie pas régulièrement. Et comme nous l’avions remarqué dans les couloirs qui mènent à cette salle, l’ensemble manque de matériaux nobles. Pourquoi ne pas opter pour du bois pour le dossier des fauteuils ? Pourquoi, dans les couloirs, ne pas opter pour un carrelage antidérapant plutôt que de la moquette ? Et tant qu’on y est pourquoi ne pas prévoir un service en salle comme aux Etats-Unis ? Comme quoi, le premium peut aussi être discount.
 

Pas de strapontins, donc, dans ces salles. C’est le confort qui prime avant tout. Les sièges sont bien larges et il y a environ 1 mètre entre chaque rangée. Chacun peut étendre ses jambes à loisir. Et pas de problème de dénivelé.
 

Alors, bien sûr, nous aurions aimé la disparition des blocs lumineux de secours. Pour des raisons de sécurité évidentes ce ne peut être le cas, mais on nous épargne le bloc juste à côté de l’écran, c’est déjà ça. Il se situe plus en retrait sur le côté droit, et lorsque nous sommes placés au premier rang il se place tout à l’extrême de notre champ de vision et devient bien moins gênant. Néanmoins, ils n’ont rien fait pour atténuer son effroyable luminosité, et dès le deuxième rang je pense qu’il doit déjà être très perturbant.
 

Personnellement, je n’arrête pas de bouger même dans les sièges des plexes les plus confortables. Je vous assure qu’ici pendant près de 2 heures 30, vous êtes véritablement choyés. Et si, comme moi, vous aimez bien replier vos jambes, rien ne vous empêche d’enlever vos chaussures. (Mais on ne fait pas comme chez soi, je rappelle qu’on est au cinéma !) En revanche, pour les autres fauteuils l’inconvénient est qu’on ne peur pas plier ses jambes en les faisant passer sous le siège (à cause du rabat dont nous avons parlé plus haut).
 

Le plexe a ouvert il y a environ une quinzaine de jour et sent encore le neuf. Plus particulièrement le cuir neuf (là où reposent nos pieds). L’odeur est un peu trop prégnante. La température pourrait aussi s’élever d’un ou deux degrés. Il fait frais.
 

Au niveau de l’écran c’est du parfait sur toute la ligne. Il est doté de coins carrés et ça, je crois que c’est la première fois que je le vois. Très bien tendu et très bonnes dimensions. Il est assez grand mais pas trop, si bien qu’au premier rang la vision du film est tout à fait convenable, pas du tout insupportable comme nous aurions pu le craindre. C’est bien pensé. Et l’image est exceptionnelle. Cela est sans nul doute le fait de la projection laser. Le piqué de l’image est fabuleux. Les couleurs parfaitement rendues. C’est véritablement ce qu’il se fait de mieux sur le marché. Le gros problème reste encore et toujours la gestion des noirs qui ne connaît aucune amélioration. Les noirs manquent de profondeurs et tirent parfois sur le gris.
 

Il y a beaucoup plus de choses à redire à propos du son. L’immersion est pourtant l’un des critères majeurs avancés pour développer l’attractivité du plexe. Eh bien, je vais vous dire, l’amélioration n’est pas flagrante. Et pour être tout à fait franc, le concept de l’immersion n’est rien d’autre qu’une vaste supercherie. Bizarrement, un ronronnement se fait entendre lors des moments de silence. Et cerise sur le gâteau, en plein film la soufflerie de l’aération de la salle se fait entendre pendant plusieurs minutes. Drôle d’idée du premium !
 

En fin de film, les lumières se rallument avant la fin du générique. On part sur une légère violence oculaire, alors qu’une apparition tout en douceur cela se pratique dans beaucoup de plexes et n’est pas compliquée à mettre en place. Et ça, ce serait vraiment premium.
 

L’expérience se termine et nous repartons par là où nous sommes entrés. En faisant ce chemin en sens inverse, nous remontons le dédale de salles sans croiser de personnel du plexe. La possibilité de frauder et de pénétrer dans une autre salle sans accréditation semble à portée de tous. Pour 18 euros 50 l’entrée deviendrait tout à fait rentable.
 

Après cela, la question qui reste est de savoir si le premium vaut vraiment 18 euros 50. A vrai dire le premium nous le connaissons déjà. Lorsque les projections sont passées en 4K, c’était déjà du premium sans la dénomination. Les fauteuils duo, la 4DX, le Dolby Atmos, l’Eclair Color, le relief, le CinemasCope, tout cela c’était du premium. Être confortable pour visionner un film, c’est important. Bénéficier d’une qualité de projection optimale, c’est important. Mais ne pas être dérangé par un téléphone portable, c’est tout aussi important. Mais aussi important que ce soit, n’oublions jamais que rien de tout cela ne parviendra à améliorer la qualité d’un film.
 

La rénovation de ce plexe était quelque chose de nécessaire, mais qui ne doit pas être incluse dans le pack premium. Et malgré cette refonte, le plexe reste froid, impersonnel, commercial. Une fois de plus, nous avons plus l’impression de nous trouver dans un centre commercial (au niveau du hall) ou dans une chaîne d’hôtels (en arpentant les couloirs). Comme beaucoup d’autres plexes, le Pathé Parnasse cache son produit d’appel comme s’il en avait honte. Le cinéma est englouti et renvoyé à un vulgaire produit commercial. Et tout ramène le spectateur à l’état de consommateur.
 

Le premium, simple idée marketing, est dédié aux salles avec des avantages certains mais qui ne font pas une énorme différence. Les projections en 4K sont déjà très satisfaisantes. Il arrive un moment où la technologie atteint un tel stade que les améliorations ne sont pas substantielles (même si toujours bonnes à prendre). Les sièges de ce plexe apportent une réelle plus-value, mais beaucoup d’autres plexes bénéficient d’une qualité de confort tout à fait convenable. Cela n’a rien de comparable au passage d’un tabouret à un siège confortable et enveloppant. D’autant que l’enseigne aurait encore beaucoup d’efforts à faire pour offrir des services véritablement premium au lieu d’offrir un premium d’apparat.
 

Sans être factice, tout est un peu gadget, ce qui ne contribue qu’à alimenter la rhétorique de l’expérience. Le Pathé Parnasse est donc l’exemple-même de ces plexes qui réévaluent leur modernité à l’aune de leurs facultés à devenir des parcs d’attraction.