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9 mai 2008 5 09 /05 /mai /2008 15:49

            Avez-vous remarqué l’apparente similitude entre l’exaltation immesurée que peut provoquer un film, et l’indignation quasiment incontrôlable lorsque l’actualité nous propose un père autrichien qui a enfermé sa fille durant 24 années ? Dans les deux cas, c’est tout aussi terrible ! BABEL nous met face à la fragilité de notre vie. La jeune femme a pris une balle, elle est sur le point de mourir :

- Oh, que le monde est cruel ! Et, en plus, vous savez quoi ?

- Quoi ?

- C’est le même aux quatre coins du monde !

- Mais alors, la mort c’est triste ?

- Eh oui ! Heureusement qu’il nous reste nos yeux, et des films comme ça, pour pleurer !

- Et INDIGENES ? N’était-ce pas aussi lamentable le sort que l’on a réservé à ces gens-là (vous remarquerez au passage à quel point « ces gens-là » et « indigènes » sont étrangement synonymes) ?

- Vous avez raison. C’est quand même une chance d’avoir tous ces gens qui peuvent s’élever et dénoncer !

Et surtout, heureusement qu’en France nous pouvons nous congratuler de ces messieurs si bien placés qui jugent et condamnent une banderole déployée en finale de football de la Coupe de la Ligue. Les faits : la commission de la Ligue de football professionnel a exclu le Paris Saint-Germain de la prochaine Coupe de la Ligue suite à une banderole déployée lors de la finale P.S.G.-Lens, le samedi 29 mars 2008, où nous pouvions lire : « Pédophiles, chômeurs, consanguins : BIENVENUE CHEZ LES CH’TIS ».  Soit dit en passant, il aura fallu attendre la présence de Nicolas Sarkozy dans les tribunes pour que l’on s’insurge face à ce phénomène ! Tout à coup, la France découvrait ces immondes supporters qui confectionnent ces banderoles dans des souterrains claustrophobiques où des trisomiques pervers réalisent des snuffs movies et où l’on apprend que les tournantes peuvent aussi être un divertissement comme les autres (si c’est fait de manière ludique). Mais si, vous savez, ils font partie du même club que ces arabes au regard injecté de sang contaminé qui vous attendent dans l’ombre de la nuit, tapis au détour d’un angle de rue, pour vous sauter dessus, vous violer avec un vieux tesson de bouteille, filmer le tout avec un téléphone portable et le balancer sur Internet dès qu’ils seront retournés se terrer dans leur cagibi.

  PEDOPHILES, CHOMEURS, CONSANGUINS. BIENVENUE CHEZ LES CH'TIS
  LA MAIN VERTE
 
LES GONES INVENTAIENT LE CINEMA QUAND VOS PERES CREVAIENT DANS LES MINES
 
LA CHASSE EST OUVERTE... TUEZ-LES !
 
ICI C'EST GRIS, ICI CA PUE... ICI C'EST PARIS !!!
 
BIENVENUE EN EUROPE
 
JE SUIS A FOND : PEDO SADO GAY
 
AULAS : TRANSFERE-TOI CA DANS LE CUL
  ESCROCS, MAFIEUX, PUTES, CAMES. MESSIEURS LES CH'TIS, BIENVENUE A NICE   LE RIBERY FAIT PEUR AUX ENFANTS


Avant cette affaire, les banderoles n’existaient pas. C’était la belle époque. On rigolait bien aux concerts de Michel Fugain, on rigolait encore plus pendant les films d’Alexandre Arcady, on portait des canadiennes fabriquées en Chine, on se demandait si on avait fait assez de courses quand on invitait Laurence Boccolini à manger, on jouait du kazou dans des champs de luzerne, on passait des heures à faire des sculptures rupestres avec nos chewing-gums, on faisait des soirées spéciales Grégory Lemarchal, on prenait des cours de méditation transcendantale, on aurait même refait notre appartement avec du parquet flottant, on appelait un chat un chat, un noir un nègre, ou l’inverse, j’en passe et Jean Valjean. Alors vous pensez, les banderoles, on avait d’autres nègres à fouetter. Ce qui nous arrangeait bien c’est quand cela se passait chez les italiens. On les montrait du doigt et on disait tous en chœur : « Bouh ! Les vilains ! C’est pas beau les insignes fascistes dans les stades ! Et les stands de merguez frites non plus ! » Pensez bien, on ne pouvait pas laisser passer de telles ignominies ! D’autant qu’on avait les mêmes chez nous ! C’était la nouvelle règle. On dénonçait continuellement tout ce qu’il y avait d’exécrable chez nos voisins. « Bouh ! L’affreux George W. Bush qui fait la guerre partout et qui détruit la planète un peu plus chaque jour ! » Pensez bien, on ne pouvait pas ne pas se l’encadrer celui-là ! D’autant qu’on avait le même chez nous !

Alors c’est bien beau toute cette agitation, ce côté pétillant Vichy Saint-Yorre, mais pendant ce temps, les vrais crimes, ceux qui sont vraiment dégueulasses, ceux qui n’appellent aucune ambiguïté, ceux qui révèlent ce que la nature humaine a de plus infâme, ceux-là qui s’en préoccupe ? Qui serait prêt à dénoncer ces actions qui comptent parmi les plus dégradantes jamais réalisées ? Je veux parler de ces immondes parents qui n’hésitent pas à user de ce titre qui n’a rien d’officiel puisqu’une seule course de spermatozoïdes suffit à cet upgrade hiérarchique. Combien usent encore de ce pouvoir fallacieux afin de traumatiser à vie leur progéniture par des prénoms qui feraient frémir d’effroi Jeffrey Dahmer ? Nul doute qu’il faut avoir été élevé par des attardés couverts de vergetures et vivants dans des palombières au fin fond des Cévennes, pour appeler son fils Blaise. Le prénom en lui-même n’est pas tellement une honte en soi. Mais comment des parents ont pu ne serait-ce qu’avoir cette idée après le choc des années « La classe » qui perdure encore ? Vous a-t-on rapporté qu’en 2005 ce n’est pas moins de 19 bébés qui se sont appelés Régis ? Et qu’en 1995, 3 nouveau-nés furent baptisés Godefroi ?

Les parents sont des putes.

            Ainsi donc, monsieur et madame Odoul ont un fils. Avec pareil nom de famille tu le sens venir direct le jeu de mots. Tu le cherches, tu le cherches, tu passes ton temps à ça et finalement tu ne le trouves pas. Ils l’ont tout simplement appelé Damien. Ca ne fait pas peur, ça ne fait pas rire, ça fait des longs métrages aussi inexpressifs. Quand des films sonnent pour moi comme des redécouvertes de l’ennui, je pense souvent à cette publicité qui nous montrait les photos des parents de personnalités telles qu’Adolf Hitler, Joseph Staline, Margaret Thatcher, et se finissait par un slogan du genre « Ah ! Si seulement ils avaient utilisé un préservatif ! » L’HISTOIRE DE RICHARD O. de Damien Odoul suscite les mêmes regrets.

Ce réalisateur vit actuellement son âge d’or. Régulièrement la critique fait ses petits chouchous et les porte aux nues pour des raisons qui sont souvent imprécises et pas forcément politiques. Le plus souvent il s’agit de critiques qui sont à l’affût des nouveaux talents, et qui cherchent à se prévaloir d’être les premiers à avoir su déceler leurs qualités. Le chouchou est à la critique ce que le scoop est au journaliste. Le seul souci c’est que les scoops sont rares. Et quasiment tout le temps ces réalisateurs s’avèrent médiocres. A chacun de ses films Xavier Beauvois est constamment encensé d’une manière assez déroutante, Christophe Honoré est très à la mode actuellement sans trop savoir pourquoi, Brigitte Roüan et son incapacité à accoucher de quoi que ce soit, François Ozon très qualité française, Bruno Dumont aussi passionnant à écouter que détestable à regarder, Gaël Morel, Tonie Marshall, Olivier Dahan etc. Même Gérard Jugnot est un cinéaste d’exception selon la presse officielle ! Damien Odoul, lui, est frappé du label art et essai, orienté vers la population underground type nuits parisiennes, sexualités déviantes, gays, expériences douloureuses, laissés pour compte, miséreux et désenchantés. Ses films sont d’aspect crasseux, vraiment pas nets sous les ongles, rances et avec les litchis qui collent au plastique. Dans L’HISTOIRE DE RICHARD O. cet élément a au moins le mérite d’être franc du collier. C’est très étonnant car le manque de franchise est le défaut principal de ce film qui esquive toutes les possibilités d’entrer dans une quelconque histoire quelconque. Mathieu Amalric campe un personnage au cheveu gras, habillé comme un sac de plage (les fringues sont vraiment immondes, c’est complètement cohérent donc très bien vu), craspec juste ce qu’il faut, clope au bec et errance dans les bars. Tellement no-life qu’il n’a pas droit à l’assurance-vie. Ca commence fort, le cahier des charges des films français n’a qu’à bien se tenir. La réalisation a le grand mérite de nous garder les yeux exorbités par tant d’aberrations et d’incapacité à balancer de l’idée. Nous craignons le pire dès ces plans serrés dans la scène de la voiture. Nous nous disons que revoici notre bon vieux téléfilm de l’après-midi et que le film ne va sûrement pas tremper dans la distinction stendhalienne. Et puis, une petite éclaircie : le son de la scène suivante qui démarre avant la fin de cette même scène. Désamorçage du son et de l’image. Fonctionnalité qui a la stupéfiante propriété de toujours fonctionner même si c’est artificiel. Un film sous Viagra. Pourquoi pas, après tout ? Pour la fine bouche, il va falloir la gérer très procédurier car il y a de-ci une jolie profondeur de champ, de-là un seul petit cadrage pas trop con (ce doit être une sorte de quota instauré dans les films de ce genre-là où les chefs opérateurs se rappellent régulièrement qu’ils ont suivi une formation !), et puis c’est tout.

Autant vous le dire tout de suite, Mathieu Amalric meurt à la fin.

Dans le film ils disent plutôt que c’est le début, mais je vous assure, c’est quand même bien la fin. Le film ne va donc être qu’un énorme flashback. Horreur ! J’aime pas trop trop quand on me prend comme ça, comme disait la jeune mariée. Ou alors il faut que la forme trouve sa justification finale par cette entrée en matière. Comme dans CARLITO’S WAY où nous connaissons dès le début la mort d’Al Pacino, et tout le talent de Brian de Palma va alors être de nous tenir en haleine en nous contant comment il est possible qu’il en soit arrivé là alors qu’il désirait justement le contraire. Dans L’HISTOIRE DE RICHARD O. ce n’est qu’un dispositif fabriqué qui sert à donner une sorte de pertinence à la forme. Mais cela tombe à l’eau. Et Katoucha aussi. Nous nous en apercevons si nous faisons l’effort de replacer les scènes dans leur contexte chronologique. Résultat : c’est le même film. Pas d’idée bienvenue, pas de nouvelle dimension. Juste de l’apparence, du look. Plus précisément cela correspond à quelque chose d’assez typique depuis les années 90 : taper très fort d’entrée pour captiver son auditoire. A mon avis, une grande perversion née de l’exigence de réécriture de producteurs plus que de réalisateurs. C’est très agressif et surtout cela n’arrive jamais à résoudre le post-coïtum qui s’ensuit.

Je suis bien plus partisan de ces atmosphères qui prennent le temps de se mettre en place et d’intégrer le spectateur sans qu’il ne s’en rende compte.

Le film déroule donc gentiment. Ca traîne lourdement la savate, tout s’oriente vers la déchéance sismique, on joue la carte du sordide. Nous sentons très nettement la volonté voyeuriste commanditée par la volonté sans appel du « Plus c’est crade, plus t’en veux », alors que nous espérons que le film s’enfonce plutôt dans l’immoralité, ce qui serait salvateur. Mais non. Et le film bifurque côté cul pour bien nous dire qu’il n’y aura pas de sortie de secours. Damien Odoul a certes l’intelligence de ne pas cacher les corps et de montrer les actes sexuels. Comme son intention est de montrer et de satisfaire une pulsion, son racolage devient insupportablement grossier (et ça c’est très facile. Moi aussi par exemple, je pourrais très bien dire un truc du genre : « Tous ces kilomètres de bites qu’elle a pris dans la chatte ! Je n’aimerais pas les faire à pied !!! » ou encore : « Je vais te la mettre dans la bouche, tu demanderas du pain tellement y’a de la viande ». Et vous en demanderiez encore, n’est-ce pas ?) Son élan est clairement pornographique. Les corps l’intéressent moins que l’acte. Il veut montrer, il veut choquer et il vaut flatter. La dernière composante est la plus dégueulasse car les deux premières sont des valeurs esthétiques qui peuvent être tout à fait louables au cinéma. Et Damien Odoul aurait sûrement gagné à donner un mouvement plus sensuel à ces corps. Tout est brut. Où s’est donc perdue la conséquence fabuleuse de l’extase des corps ? Une bonne idée cependant (à défaut d’être belle) : la fellation et la levrette en ombres chinoises. Cela aurait même pu être extrêmement comique. Eh oui ! Le sexe c’est aussi cela.  Mais le film n’est pas drôle pour 2 euros 30. Il est même sinistre. Aucun personnage n’est généreux. Ils sont tous en train de s’engueuler, de se vanner, de se mépriser, de se manquer de respect, de soumettre l’autre à sa volonté. Même quand ils font l’amour il faut qu’ils s’insultent ! Ce rapport à l’esclavage constitue un carrefour souvent présent. Sans que nous ne comprenions très bien sa logique. Sans que nous ne comprenions très bien de quoi parle le film, en fait. Nous notons une causalité permanente à la lutte, aux corps, aux corps qui s’entrechoquent (joli bruit quand ils font l’amour d’ailleurs. Sinon, je n’en ai pas parlé jusque-là mais le son est abominable sur toute la ligne), mais rien n’est prolongé, rien n’est dévoilé. Toute amorce est mort-née. J’en veux pour preuve toutes ces scènes d’une durée très courte qui ne permettent pas de développer la moindre thématique. C’est notamment le cas lorsque Mathieu Amalric parle de la lutte et de son affinité à l’équilibre. Le film reste superficiel malgré ce qu’il voudrait nous faire croire. Damien Odoul est un réalisateur creux, qui n’a rien à dire. Généralement, quand on est saoul, on trouve ça extra de philosopher. Mais c’est toujours le chien qui gagne.

L’HISTOIRE DE RICHARD O. semble avoir été réalisé très vite, sans prend le soin de justifier les concordances, comme si le scénario s’écrivait au jour le jour.

Du coup, l’ensemble manque très nettement de rythme. Les scènes se succèdent. Parfois gratuites, parfois insipides, parfois binaires. Confrontons le film au dernier Woody Allen en date : CASSANDRA’S DREAM. Nouveau film en charentaise de ce réalisateur de brasserie. Rien de très excitant et pourtant le montage fait toute la différence. Il est entièrement utilitaire et c’est bien là où je veux en venir. C’est qu’en dépit d’une banalité affligeante de cette phase, CASSANDRA’S DREAM se regarde jusqu’au bout. Comme L’HISTOIRE DE RICHARD O. a délaissé cette étape, il plonge dans les affres de l’ennui et de l’étirement qui caractérisent souvent le cinéma français. Comme si le monteur avait gardé toutes les scènes tournées, et dans leur intégralité qui plus est. C’est-à-dire juste après que le réalisateur dise « Action ! » et juste avant qu’il ne dise « Coupez ! » Tout est bon dans le cochon ! En comparaison, le film américain progresse à chaque scène (je veux dire que l’action progresse à chaque fois) alors que le français se complaît dans les redites et les vagabondages onanistes.

Du cinéma Playskool, somme toute !

Damien Odoul prétend s’en remettre à une certaine affaire de désir, à une exploration de la sexualité féminine. Mais il n’explore rien du tout. Une énumération de fantasmes féminins n’est qu’un stand. Nous aimerions bien avoir un peu de portraits psychologiques pour approfondir tous ces propos. Le film en est incapable car il est avant tout un reflet des fantasmes de son auteur, une perception du désir féminin comme il se plaît à se le figurer. C’est pour cela qu’il lui est impossible d’aller plus loin, d’analyser plus intimement le rapport de la femme à sa concupiscence (chose qui le différencie du cinéma de Jean-Claude Brisseau). Avouons que le film est très malhonnête quand il prétend étudier le mystère féminin et qu’il n’en ressort qu’une image désormais clichée et presque ringarde. Chez Bergman, le même mystère ne lève jamais son voile qui recouvre au plus près une présentation du désir et son implication sur la personne. Dans PERSONA, rappelez-vous cette scène ou Bibi Andersson raconte à Liv Ullmann le jour où elle est partie à la plage avec une amie. Nudité, rencontre avec de jeunes hommes, pénétration, masturbation, partouze, jouissance. C’était il y a plus de quarante ans et le récit est tout aussi explicite que ceux de L’HISTOIRE DE RICHARD O. Mais ce que le génie suédois a compris c’est que ce n’est pas cette anecdote en elle-même qui est le plus surprenant ou générateur d’émotions. C’est la réaction de Bibi Andersson qui crée la balance dramatique. Comme elle était engagée avec un homme, ce genre de comportement était quelque chose qui lui était tout à fait étranger. Sa principale stupéfaction est pourtant d’avoir tiré énormément de plaisir au cours de cette après-midi, et ce qui l’afflige le plus c’est qu’elle n’arrive pas à comprendre pourquoi.

Voilà exactement ce qui manque au film de Damien Odoul : une coexistence entre les actes et le ressenti.

Enfin, n’hésitons pas à déplorer l’absence de direction d’acteurs de la part de Damien Odoul. Mais ceux qui avaient déjà vu ses films précédents avaient déjà les doigts dans la prise. Rhizlaine El Cohen est fausse comme je ne l’ai jamais entendu d’une actrice. Surtout dans une scène de colère, ce qui est pourtant extrêmement agréable à jouer. Cela n’a pas l’air d’être son cas puisqu’elle est reste primaire, cherchant le plus souvent comment dire son texte alors qu’il fallait plutôt qu’elle se demande pourquoi elle le dit. Stéphane Terpereau a le charisme d’un tube de dentifrice. J’aime beaucoup ce choix. Cela me rappelle les films de Carlos Reygadas, réalisateur mexicain qui n’hésite pas à faire tourner des personnes dont le physique semble très éloigné des critères habituels. Malheureusement, Stéphane Terpereau n’a aucune technique. Il est parfois très difficile de comprendre ce qu’il dit, et il se contente de parler son texte sans véritable engagement dans la composition de son personnage. Du coup, il n’est pas bien difficile de se raccrocher à Mathieu Amalric, seule bouffée d’air frais. Comme il n’est pas non plus dirigé, son savoir-faire sauve les meubles en tek, et son investissement total jure avec tous les autres ingrédients du film (qui paraissent bien moins professionnels). C’est que du bonheur de voir un comédien de la stature de Mathieu Amalric oser son talent dans un film de petite ampleur. Il correspond bien plus à la définition d’artiste que bon nombre de ses confrères. Et dans L’HISTOIRE DE RICHARD O. il prend beaucoup de risques. Pas facile de réussir avec un personnage aussi casse-gueule (la preuve !) Mathieu Amalric s’expose. Bientôt Mathieu Amalric incarne Chuck Norris, Mathieu Amalric part en vacances au Pakistan, Mathieu Amalric saute à l’élastique sans élastique, Mathieu Amalric s’achète des doubles rideaux… C’est sûr, ce n’est pas Juliette Binoche qui ferait ça ! Les acteurs sont des putes.

commentaires

D
Je dis ce que je veux de toute façon y'a que moi qui l'ai lu.
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D
Sans jamais l'atteindre.
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D
Cet article frise le génie.
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