Le sablier de nos conciliabules patriotiques déglutit les dernières secondes avant l’autodestruction programmée de ce blog. Chose promise, chose due. Cela aura duré cinq ans. Cinq années au cours desquelles les lumières brillaient au rythme des perles que l’on ajoute à un collier. Il est désormais temps d’en sceller le fermoir.
Lorsque j’ai commencé à écrire, j’envisageais cet espace comme un lieu d’échange et de discussions argumentées. Il n’est devenu que rarement cette représentation souveraine. Mais les règles sont évolutives, et il s’est contenté d’être autre chose. Tant mieux.
Ce point d’arrêt ne signifie pas pour autant point de chute. Le blog reste en ligne et les commentaires restent ouverts. Chaque article fut écrit dans le but de ne pas trop s’ancrer dans l’actualité du moment. Ils peuvent être lus dans le désordre, à n‘importe quel moment, sans forcément avoir besoin d’avoir vu les films chroniqués. Leur caractère foisonnant invite à la lecture-enquête ; ils requièrent la même décontraction que lorsque l’on s’engourdit dans son fauteuil pour déguster un livre. Prendre le temps d’être actif. Ces quelques écrits encore à disposition vous incitent à venir et revenir chiner parmi ces agglomérats d’idées éparses.
Cette décision planifiée depuis longtemps ne fait pas suite à une lassitude. Elle est avant tout la suite logique d’une évolution mathématique de mes envies et de ma figure sociale. D’où le refus de considérer qu’il s’agit d’un arrêt. Une porte se ferme, une autre s’ouvre. C’est une continuité, un prolongement des actes vivaces nés de cette expérience. Nous nous retrouverons ailleurs, vers d’autres contrées où les mots seront peut-être des images, où toute compréhension se fera en musique, où les corps apaiseront les esprits semble-t-il... Rien n’est encore défini. Quelques pistes semblent s’amorcer, prémices de nos futures communions. Ce qui est sûr c’est qu’il est temps de détourner le regard et de se réinventer sous de nouveaux tropiques. Il n’existe que deux catégories de personnes dans le cercle des passionnés du cinéma. Et si tu sais faire quelque chose tu le fais, sinon tu l'enseignes. Parce qu’on admire des icônes tant qu’on ne les a pas dépassées. Mais la vérité c’est qu’il n’y a pas d’icônes. Il n’y a que des tentatives.
5 ans pour aboutir à cette conclusion, il était temps ! Elle ne sonne pas pour autant comme la grande quête projetée sur ces murs par une lumière qui vient du fond. Non, non. Ma plus grande, ma plus belle victoire, celle dont je suis le plus fier et dont je n’hésite pas à éclabousser ceux qui me côtoient d’un sourire libéré et hautain, c’est qu’à force d’âpres tergiversations et de luttes angoissées, après cinq années de déambulations hésitantes, une chose est sûre et définitive : je n’irai plus au Pathé Wépler. Merci « La lumière vient du fond ».
Ce n’est donc qu’un au revoir, et je ne peux m’empêcher de vous laisser en héritage ce qu’il nous faut absolument retenir pour cimenter le lien qui nous unit :
La caméra n’est pas un vibromasseur
L’Histoire n’est qu’un éternel recommencement
Un film d’horreur se regarde la nuit et dans le noir
La peur du noir
Being weird isn’t enough
Dire des horreurs
Ca, c’est fait. Comme dirait Terry Kevin
I’ve got blisters on my fingers
La raison du plus fort étant toujours la meilleure puisqu’il ne faut jamais dire fontaine
Le talent ne se mesure pas à l’applaudimètre
Un peu d’astuce, d’espièglerie…
Conquérir n’est pas acquérir
Dans un vrai film, tout doit être convaincant (Jacques Becker)
S’il ne suffit plus de crier alors il faut hurler
La cohésion fictive du réalisateur au public
Le rire vient de la rupture
L’œil du spectateur peut s’éduquer
Le bonheur se raconte mal
Ne créons pas du talent là où il n’y en a pas
Contre la loi Gayssot
Le dénouement est moins important que le processus qui y mène
Il n’y a pas que l’innovation qui marque les esprits
Le plaisir que tu en tires dépend de ce que tu mets dedans
Personne ne sait que j’ai tué un homme
La liberté n’est pas sans contraintes
Soyez exigeants, restez vigilants
On ne brade pas le cinéma !
Frapper la balle au rebond
Faites l’amour dans les salles de cinéma !
On ne peut satisfaire un public qui n’a pas de talent
Le livre propose, le réalisateur dispose
Un film évolue au même rythme que les regards que l’on porte sur ce qui nous entoure
Si tu ne fais pas partie de la solution, tu fais partie du précipité
Si la pierre tombe sur l’œuf, attention à l’œuf. Et si l’œuf tombe sur la pierre, attention à l’œuf
Awesome !
Un film se regarde toujours avec un œil rétrospectif
Courir dans les cimetières avec Kirsten Dunst
Il est des expériences qui restent unique la vie durant
L’accord de la tête et du pied !
C’est dans ce dont personne ne parle que réside le mystère de la vie
Il n’y a rien de plus bête qu’un calembour
Quand on sait ce qui s’est passé en 1924…
La peur ne réside que très peu dans la surprise
Les choses rares sont des démons insouciants
Aryika !
La théorie de la propagation de l’écho est différente du bouche à oreille
Personne ne choisit sa réputation, ce sont les autres qui vous la fabriquent
La cape du Mal revêt toujours plus de classe que l’uniforme de travail du taciturne
Les vis serrent nos viscères et la vie sert de vice à notre ère
Le talent ne s’achète pas
Une révolution tire son nom du fait qu’elle vous revient toujours en pleine gueule
C’est beau, c’est commerçant et il y a l’amour du geste
Ce qui est important ce n’est pas ce que nous savons mais ce dont tout le monde se fout
Il faut croire que les adultes n’aiment pas que certains puissent posséder ce à quoi ils ne veulent pas prétendre
Un grand avantage passe pour un inconvénient majeur pour ceux qui n’ont aucune imagination
La raison du plus fort étant toujours l’avis de référence puisqu’il ne faut jamais dire Jean de la Fontaine
Le résultat parle toujours plus que la petite histoire
La théorie a cela de magnifique qu’elle peut mener à tout et son contraire
On maîtrise les choses jusqu’à ce qu’elles nous maîtrisent
On cherche tous quelqu’un qui vienne nous chercher
Nos vies sont des chemins d'espérance qui mènent du total au particulier
Les gravures sur table de marbre ne jouissent d’aucun crédit
La malhonnêteté ce n’est ni plus ni moins que de la mauvaise herbe qui dépasse
Un bon comédien n’a pas besoin de texte
L’unité de la vie est de faire cohabiter les axes contraires
Synthétiser la totalité et se comporter comme un phénix…