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19 novembre 2016 6 19 /11 /novembre /2016 09:00

LA CINEMATHEQUE FRANCAISE
------  SALLE HENRI LANGLOIS  ------

Mercredi 9 novembre 2016, 20h00
DIRTY HARRY de Don Siegel

 

                Nous voilà dans l’antre de la cinéphilie française, ce lieu sacro-saint où est préservée la mémoire du cinéma qu’il faut défendre. Et le cinéma qu’il faut défendre, c’est le cinéma officiel. Celui qu’on met en avant, qu’on s’arrange pour récompenser et auquel on consacre des expositions. Tenez, voici la liste des derniers exposés de la Cinémathèque Française : Michelangelo Antonioni, Tim Burton, Amos Gitai, Stanley Kubrick, Pier Paolo Pasolini, Gus Van Sant, Martin Scorsese. Si nous ne sommes pas là dans du balisé et du bien sous tous rapports… Et les garants d’une image ne sont jamais que les prosélytes de leur propre image. C’est ce qui explique l’esprit musée qui règne ici avant même l’esprit cinéphile.
 

La Cinémathèque Française est un plexe un peu particulier. D’abord car nous y trouvons différents espaces qui font vivre le lieu. C’est avant tout un endroit qui centralise et conserve de nombreux films et documents. Et puis, il existe 4 écrans de cinéma, plus un musée, une bibliothèque, un restaurant, un espace consacré aux expositions, le tout sur plusieurs étages. Il y a beaucoup de place, l’endroit est cossu sans être trop strict, le personnel est conséquent, nous sommes dans le versant riche du cinéma, et pour cause puisque ce versant se nomme la subvention d’Etat. Et qui dit subvention dit bien évidemment remerciements publics le jour des récompenses. Et nous, les remerciements en direct-live, cela nous fâche très vite devant tant d’impudeur et de vanité, alors qu’il n’y a rien de plus touchant qu’un remerciement fait dans l’intimité. C’est comme cela qu’il est le plus sincère. Le reste n’est qu’un combat entre l’humilité et la vulgarité. Voilà pourquoi la télévision en fait ses choux gras.
 

Bref, Cinémathèque étant, nous sommes donc fraichement débarqués dans cet immense bâtiment où la suprématie bat son plein. C’est la suprématie de la fameuse Norme Française ou Qualité Française. Rassurez-vous, il n’est pas ici question de ce qui fait le cinéma, mais de l’idée de ce qui le fait. Le meilleur exemple étant la rencontre avec Lalo Schifrin, pendant laquelle deux jeunes hommes interrogent le maître. Questions à l’emporte-pièce posées avec une éloquence toute intellectuelle, maniérées à l’extrême, pédantes et obséquieuses. Eh oui, la Cinémathèque Française est une marque déposée, ni plus ni moins. Ce soir-là, il n’était intéressant que de parler de la manière dont on compose la musique plutôt que de penser la musique à travers une œuvre. Voilà le niveau des rencontres auxquelles j’ai pu assister à la Cinémathèque Française.
 

Alors, vous me direz, au moins ici ils laissent la part belle au cinéma. C’est un lieu qui lui est dédié, certes avec ses travers, mais où l’atmosphère est tout de même celle de la passion du septième art. Et donc, c’est un lieu complètement opposable aux gros plexes Gaumont, CGR, MK2 et autres. Et en fait, pas du tout. Sous couvert de respectabilité et d’une noblesse de titre affichée, La Cinémathèque et les gros plexes, même s’ils diffèrent sur leur concept, ont la même finalité. L’âme de ces lieux, ce sont les personnes qui les dirigent, et quand vous les écoutez, elles ont exactement le même discours. Pensez donc, ils sont en rivalité. Chacun regarde ce que fait l’autre et compare sa programmation ou ses résultats. Ce sont les côtés opposés d’une même pièce. Ils œuvrent pour la force du nombre. Basta !
 

Comme le disait Woody Allen : « Le show business est une industrie. Sinon on appellerait ça le show show. » Eh bien à la Cinémathèque Française, nous sommes dans tout ce que le cinéma peut revêtir d’industriel, jusque dans la récupération industrielle de sa signification. De la manière dont se fonde les principes religieux. Et d’ailleurs, la rencontre avant-film est elle-même mise en scène. Très théâtralement, pas à l’américaine s’entend. C’est une messe, en d’autres termes. S’ensuit une petite surprise musicale avec Lalo Schifrin au piano. Et le film.
 

Pour ce prix-là, il est heureux d’être en de bonnes mains. Pour cela, le personnel d’accueil reste toujours très souriant et aimable. Il prend le temps de vous renseigner, de discuter avec vous, de répondre à toutes vos demandes. N’oublions pas de mentionner à l’entrée les vigiles qui vous fouillent en raison du plan Vigipirate. Mais qui vous fouillent vraiment. Pas comme dans d’autres plexes privés où ils se contentent de jeter un œil dans votre sac.
 

L’endroit est clean et bien agencé, même si des cordons de sécurité devant les caisses sont à déplorer. Vestiaire si besoin est. Puis, deux personnes toujours aussi agréables contrôlent nos billets à l’entrée de la salle. A l’intérieur, de jeunes ouvreuses s’occupent de nous diriger afin de trouver des places disponibles. Uniformes et politesse. Aucune sortie du cadre ne semble être autorisée.
 

Le petit plus vraiment appréciable et qui fait toute la différence quant à l’attention portée au spectateur, c’est l’écriteau qui répertorie l’état des copies pour chaque projection du jour.
 

La salle est vraiment classieuse. Moquette épaisse, murs boisés, fauteuils disposés en amphithéâtre. Les strapontins ont abandonné la traditionnelle couleur rouge pour un bleu-mauve des plus chics. Ils sont parmi les plus confortables de la place parisienne, avec des dossiers suffisamment hauts pour la tête. Le derrière est en bois. Ils sont larges et le spectateur a suffisamment de place autour de lui pour ne pas se sentir oppressé ou pour simplement ne pas avoir mal aux jambes.
 

L’écran est très grand. 13 mètres d’ouverture pour 6 mètres de hauteur. Superbe. Et la qualité de la projection tout aussi splendide. La salle bénéficie sûrement de ce qui se fait le mieux en termes de vidéoprojecteur. Oui, parce qu’apparemment ce n’est pas du 35 millimètres qui sera projeté ce soir. Et la copie nous a tout l’air d’être un DCP. Les puristes feront la tête. Nous, nous trouvons que le DCP n’entrave rien à la diffusion, et c’est grandement acceptable. Diffusion en 4K, cela va sans dire. Son de grosse qualité, là aussi. Les reliefs sont conséquents. Beaucoup d’humeur, beaucoup de profondeur, beaucoup de richesse dans ce son. C’est une réussite. Les blocs lumineux sont eux aussi malheureusement présents. A gauche et droite de l’écran. Pas trop près et dotés d’une luminosité faible, ils savent plutôt se faire oublier. Nous sentons que la dérive sécuritaire a été étudiée, même s’il n’a pas été possible de les éradiquer. Seul bémol : sur la droite de l’écran, des volutes de chaleur perturbent l’image pendant toute la production. De la chaleur issue probablement d’une source proche du projecteur plutôt que de l’écran, mais impossible d’en déceler la provenance. Enfin, cerise sur le gâteau : les lumières ne se rallument pas avant la fin du générique. C’est probablement cela la différence avec les gros plexes : au moins le film est respecté. Enfin, nous disons cela tout en ayant déjà vu des copies assez épouvantables (notamment celle de THE LAST TYCOON). Disons plutôt qu’il y a un effort nettement visible dans les services déployés. Ce qui donne la ligne directrice à laquelle les spectateurs se réfèrent. L’avantage c’est que nous ne verrons pas ici débarquer le prolétaire et ouvrir sa boîte de thon en attendant le début du film. Un public très discipliné. Nous n’avons subi aucun désagrément cellulaire pendant le film, a contrario du Forum des Images où il est devenu impossible de suivre un film sans être gêné par un téléphone portable qui s’allume.
 

Pour un peu, s’il n’était pas si guindé, ce public, et s’il ne partait pas aussi vite après la séance, il serait agréable de discuter avec lui et, pour le coup, la Cinémathèque aurait presque l’air d’un vrai cinéma.

 


 

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